L'Ateneu

XIXe-XXe s.
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L’Ateneu El Lauro, populairement connu comme « le Casino », est la société récréative qui a joué le rôle le plus important dans la vie associative de La Selva. Depuis sa fondation en 1979, la plupart des activités culturelles de la localité se sont articulées autour de cette société tout au long du XXe siècle.

Mots-clés : associationnisme, XIXe siècle, XXe siècle.

Les nouveaux espaces de sociabilité : casinos et cafés

Au XIXe siècle, les casinos et les cafés étaient des lieux de socialisation. On y lisait des journaux et on y discutait de politique. Ce type d’entités fait son apparition à La Selva à partir de 1861, notamment le Casino Silvense et le Casino Artesano. Mais, au fil des années, d’autres apparaissent, comme La Tranquilidad, en 1866.

L’Ateneu El Lauro

Fondé en 1878, l’Ateneu El Lauro recueille le témoignage des premières sociétés récréatives. Son objectif était d’offrir à ses membres un espace où ils puissent se distraire et lire l’actualité politique dans la presse. Différents groupes de chorales et de musique, ainsi que de comiques comme El Pensil, commencent à se constituer autour de cet espace.

Consolidation et désaccords au sein du Casino

Pendant la deuxième décennie du XXe siècle, l’Ateneu commence à se consolider en tant qu’organisation autour de laquelle s’articule la vie de La Selva. Le nombre de ses membres augmente, ce qui jette le désaccord entre certains d’entre eux et l’équipe dirigeante, qui affiche un profil conservateur et des liens avec le pouvoir local : la mairie et le syndicat agricole. La scission du secteur de l’opposition donne naissance à la Defensa Agrària, entité de défense agraire et lieu de rencontre des secteurs contraires au pouvoir local. Avec la proclamation  de la Seconde République espagnole en 1931, l’Ateneu reste fidèle aux principes conservateurs qui lui ont donné naissance, tandis que la Defensa Agrària adhère à ceux du républicanisme, du catalanisme et de l’ouvriérisme. En 1936, lors de la tentative de coup d’État militaire qui sera à l’origine du déclenchement de la révolution postérieure, l’Ateneu est confisqué pour devenir le siège de l’École nouvelle unifiée de Catalogne et du Secours rouge international.

L’Ateneu sous le franquisme : d’abord instrument du régime, il devient le noyau de l’opposition au franquisme

Dans les premières années de la dictature franquiste, l’Ateneu sert d’instrument pour transmettre les valeurs nationales et catholiques du nouveau régime. Cependant, l’entité continue d’offrir différents spectacles. Dans les années 1970, une nouvelle génération prend les rênes de la société : elle propose des récitals en phase avec le mouvement artistique et musical de la Nova Cançó et accueille le Congrès de la culture catalane, en août 1977. Suivant cette dynamique, et menant une intense activité politique, l’Ateneu accueille différents meetings organisés par les hauts dirigeants des principales forces antifranquistes catalanes.

Au cours de la décennie de 1980 à 1990, l’Ateneu reste ouvert au village et met sa salle de spectacles à la disposition du public pour accueillir des événements populaires. Des œuvres cinématographiques y sont encore projetées et un groupe de membres maintient en vie la société. Néanmoins, avec l’entrée dans le XXIe siècle, l’Ateneu perd le rôle socialisateur qu’il avait joué pendant plus d’un siècle.