Dans l’ancienne rue de Regomir, populairement connue comme la « rue qui ne passe pas » et actuellement désignée sous le nom de rue de la Casa de la Vila Vella (ancien hôtel de ville), se trouvait la Casa del Comú, ancienne dénomination de la mairie. C’était le lieu de réunion du conseil municipal et des autorités du gouvernement municipal, avant son transfert dans la demeure des Montserrat en 1815. C’était aussi l’endroit où les syndics de la Comuna del Camp, alliance médiévale de villages dans le diocèse de Tarragone, se réunissaient habituellement, jusqu’à son abolition en 1716.

Mots-clés: Moyen Âge, institutions, Casa del Comú, Comuna del Camp.

Le gouvernement municipal

À partir du XIIe et jusqu’au début du XVIIIe siècle, le gouvernement municipal était formé par le batlle ou maire de la municipalité et par trois prohoms ou personnages éminents qui représentaient les trois ordres de la localité. Ceux-ci étaient chargés de gérer les services communaux: l’alimentation en eau, la boucherie, l’hôpital, les moulins et les fours. Hormis le gouvernement, il y avait deux conseils municipaux: le Conseil spécial, composé de trente conseillers, à raison de dix par membre ou ordre, réunis dans la Casa del Comú; et le Conseil général, formé par les pères de famille, les jurés du Conseil spécial, les prohoms et le batlle, et qui se réunissait dans le porche de l’église jusqu’à l’éclatement de l’émeute du porche en 1616. 

La Comuna del Camp

La Comuna del Camp (1305-1716) était un organisme supramunicipal qui regroupait différents villages placés sous l’autorité seigneuriale de l’archevêché de Tarragone. Son objectif était de s’organiser pour lutter contre les abus, non seulement de l’archevêque de Tarragone, mais aussi du roi d’Aragon. Les syndics délégués de chaque municipalité tenaient habituellement leurs réunions à La Selva, et plus concrètement dans la Casa del Comú. Son activité a duré jusqu’en 1716, date à laquelle l’institution a été abolie par les décrets de Nueva Planta.